Introduction

Ceci est un roman. Il s’intitule Les naufragés, et restera longtemps inachevé. Ses chapitres, la plupart très courts, vous seront présentés de manière chronologique au fur et à mesure qu’ils seront écrits. C’est en fait simultanément un format de publication et une méthode de conception que je vous propose ici.

En bref, j’ai choisi d’écrire l’œuvre de manière chronologique malgré le fait que le récit avance simultanément sur plusieurs niveaux géographiques et temporels, tous deux très larges. La règle d’écriture est simple: une fois publié, un chapitre ne peut plus être travaillé, du moins pour le moment. Le texte abonde d’informations, de détails ambigus, vagues. Ils seront clarifiés au fur et à mesure que l’histoire avancera, mais sachez que la plupart du temps, j’en sais moi-même très peu. Le maniement d’innombrables personnages et de petits détails, anodins ou pas, présente pour moi un défi disons acrobatique. Je ne suis jamais à l’abri de maladresses ni d’oublis, et je risque à tout moment de commettre des erreurs, ce qui me rendrait évidemment à vos yeux de lecteurs un de ces narrateurs pas toujours très fiables, en tout cas à douter sainement. Je le fais donc délibérément. Non, ouvertement.

Voilà. Bien que se réviser fasse partie du quotidien de tout auteur, l’interdiction de le faire rendrait l’acte d’écrire plus conséquent, plus périlleux, même. Et l’acte de lire? Il s’y trouverait donc plus explicitement associé à l’acte de douter, de mettre en cause. Et n’est-ce pas tout à fait naturel? Car désinformations, rumeurs, mensonges: Notre monde en regorge. Et nous y noie.

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